Le docteur Philippe Rodet signe cette semaine une tribune pour le site Focus RH nommée « Influence du stress sur la motivation ». On connaissait l’influence hormonale du stress sur la motivation. Une nouvelle recherche en épigénétique apporterait la preuve d’un impact du stress sur nos gènes. Les conséquences pourraient alors être très graves dans la mesure où elles pourraient se transmettent de génération en génération.
Des chiffres éloquents
Dans cette tribune, le docteur Philippe Rodet revient dans un premier temps sur le résultat d’enquêtes qui montrent que depuis des années le stress au travail ne cesse d’augmenter, tandis que la motivation continue de s’effondrer. Très exactement, en 10 ans nous sommes passés de 40 à 64% de personnes qui s’estiment stressées. En parallèle, le pourcentage de collaborateurs se déclarant très motivés est passé de 42 à 28%.
Stress vs motivation : Un lien hormonal connu depuis longtemps
En 2004 l’équipe d’Hervé Allain aborde dans un article intitulé « Biologie de la motivation » le rôle de l’acétylcholine dans la motivation. Lorsque nous sommes stressés, un déséquilibre apparaît entre notre système nerveux sympathique, et notre système nerveux parasympathique, au bénéfice du premier. L’acétylcholine, un neuromédiateur typique du système parasympathique diminue alors, ce qui complique notre motivation au niveau biologique.
Une autre étude montre qu’une augmentation du niveau de stress réduit l’efficacité des circuits de la récompense. Cette étude a été réalisée chez l’animal où l’on analysait sa consommation d’alcool. En situation de stress, comme il ressent moins de plaisir, il consomme davantage d’alcool. Ses circuits de la récompenses étant moins efficaces lorsqu’il est stressé, sa motivation diminue.
Une recherche très récente montre que le stress influencerait l’expression de nos gènes
L’équipe du docteur Jakob Kaminski de l’Université de médecine de la Charité à Berlin vient de publier une étude. Les chercheurs berlinois ont pu remarquer que notre mode de vie joue sur nos capacités cognitives à tel point qu’il est possible de gagner ou perdre des points de QI en fonction de notre façon de vivre. Or, notre quotient intellectuel dépend de notre niveau de motivation, et donc de la dopamine. L’équipe de recherche a tenté de comprendre la raison de ce constat.
Ils ont constaté que le stress impacte directement la méthylation de l’ADN. Or, lorsque des radicaux méthyls se greffent sur nos gènes ceux-ci ne codent plus de manière normale. Ainsi, les gènes qui codent pour des récepteurs à Dopamine vont faire en sorte que ces récepteurs soient moins présents, générant entre autres des difficultés cognitives et un abaissement de notre quotient intellectuel, qui pourraient se transmettre de génération en génération. L’intérêt de nous prémunir est donc majeur.
Agir pour réduire notre stress
De plus en plus d’études pointent du doigt les conséquences du stress. D’ailleurs, plus on l’étudie, plus on découvre le large spectre de risques auxquels il nous expose. Pour reprendre les mots de l’auteur de cette tribune : « Chacun a le choix des moyens mais n’a, me semble-t-il, plus le choix de se protéger ou pas ! ».
En effet, il est essentiel que nous nous protégions des effets du stress. Pour aller plus loin, découvrez ci-dessous 3 articles pour découvrir différents moyens de vous protéger !
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