Il m’arrive souvent d’entendre parler de la bienveillance en des termes qui ne correspondent pas du tout à la vision que j’ai du concept.
Récemment, j’ai entendu : « de la bienveillance sans exigence serait de la complaisance ». Au-delà du fait que cela rime, pour moi, de la bienveillance sans exigence n’est tout simplement pas de la bienveillance !
La bienveillance est une triple exigence…
Si je souhaite agir pour le bien d’autrui, je vais bien être exigeant vis-à-vis de moi-même, vis-à-vis du collaborateur et faire en sorte que celui-ci, en retour, le soit vis-à-vis de lui-même. Pour illustrer mon propos, je vais prendre deux exemples.
Si je fais en sorte qu’un collaborateur comprenne le sens de son métier, je vais prendre le temps de lui expliquer pourquoi je lui demande une telle action alors que je ne dispose pas de beaucoup de temps. Je vais bien être exigeant vis-à-vis de moi-même. Je vais aussi attendre que le collaborateur, ayant perçu le sens de son travail, s’engage pleinement. Je serai bien exigeant vis-à-vis de lui. Quant au collaborateur, ayant perçu le sens de son travail, touché par le temps que je lui ai consacré, il sera plus exigeant vis-à-vis de lui-même.
Si, à un équipier, je fixe un objectif ambitieux, je vais décomposer celui-ci en des objectifs intermédiaires qui soient des « défis possibles ». Je vais prendre le temps de voir comment les objectifs intermédiaires peuvent être juste au-dessus des capacités du collaborateur afin qu’il trouve l’état de « flow ». Je vais prendre du temps pour apprécier la faisabilité de l’objectif ambitieux puis pour m’assurer que les objectifs intermédiaires correspondent bien à des défis possibles pour le collaborateur en question ; je serai bien exigent vis-à-vis de moi-même. Après présentation de la stratégie au collaborateur, s’il l’accepte, je serai en droit d’attendre que l’évolution soit conforme à ses engagements ; je serai donc bien exigeant vis-à-vis de lui. Quant au collaborateur, prenant conscience qu’il est en train de réaliser quelque chose d’ambitieux et mesurant, grâce aux objectifs intermédiaires, ses progrès, il sera bien exigeant vis-à-vis de lui-même.
La bienveillance n’est pas une mode…
La bienveillance n’est pas une mode car la caractéristique d’une mode est de ne pas durer dans le temps.
Or, la bienveillance dure ! Elle se développe même de plus en plus. Je voyais encore une offre d’emploi cette semaine, dans le domaine de la restauration, où il était précisé que le mode de management était… bienveillant.