Nombre de dirigeants sont convaincus de l’influence de la vision sur l’avenir de leur entreprise. « Comment bâtir une stratégie si on ne sait pas où l’on souhaite aller ? » me disait un jour l’un d’eux. Parfois, on entend le discours inverse, « il est impossible de bâtir une vision tellement l’économie est incertaine, tellement le monde est fluctuant, tellement l’avenir est flou ».
Lors d’un récent entretien avec un dirigeant, celui-ci m’expliquait qu’il regardait parmi les « avenirs possibles », celui qui lui semblait à la fois le meilleur et le plus probable et qu’il le présentait ensuite à ses collaborateurs, en essayant d’être le plus convainquant possible. « C’est lorsque je suis convaincu moi-même qu’une vision possible devient ma vision ». Lorsque John Fitzgerald Kennedy prend la décision d’envoyer des hommes sur la lune, les Etats-Unis n’avaient pas les technologies nécessaires et cependant, quelques années plus tard, Apollo se pose sur la lune.
Mais, au-delà d’une aide à l’élaboration d’une stratégie, une vision optimiste a des intérêts majeurs sur la santé des salariés.
On sait que notre cerveau a d’autant plus besoin d’une perspective d’avenir rassurante que le présent est pesant, opaque et froid.
Plus la vision est optimiste, plus elle aide à diminuer le niveau de stress. Le Professeur Henri Lôo écrit dans l’ouvrage « Le stress Permanent » que « la personnalité optimiste intervient comme appoint correcteur du stress ». Encourageons donc la vision la plus optimiste possible ! Là, on ne manquera pas de me dire… Et si la vision n’est pas optimiste ? Remarque à laquelle, je serais tenté de répondre « sommes-nous certain d’un avenir pessimiste ? » Et s’il y a doute, pourquoi ne pas s’efforcer de favoriser la version ambitieuse ? Pourquoi ne pas admettre l’idée que la réussite sourie à ceux qui osent ?
Mais, au-delà de la diminution du stress, la vision optimiste aide ceux qui souffrent moralement à aller mieux. On sait que si l’on sent que demain sera meilleur qu’aujourd’hui, au niveau de notre cerveau, des neuromédiateurs influant sur notre moral seront plus présents car moins détruits et moins « recaptés », aidant ainsi à voir la vie du bon côté.
Dans les périodes difficiles où le doute flirte avec le tragique, pourquoi ne pas oser afficher une vraie confiance en l’avenir ? Et s’il y avait là, une des clés de la réussite de l’entreprise et de la santé des salariés ?