Au japon, les salariés cumulent parfois plus de 100 heures supplémentaires par mois. Le pays présente pourtant l’un des taux de productivité les plus faibles au monde. Le gouvernement a décidé d’agir contre le présentéisme.
Relancer l’économie en s’attaquant au présentéisme
Le premier ministre japonais, Shinzo Abe, s’est lancé le défi de « repenser la façon de travailler », afin de relancer l’économie de son pays. Au Japon, la culture du présentéisme est ancrée dans les mœurs. Rester au bureau, c’est faire preuve d’engagement dans l’entreprise. Comme le rappelait Philippe Rodet dans une tribune publiée sur le site de « Focus RH », « ce pays a toujours eu un sens du devoir, de la hiérarchie et de l’autorité très poussé, ce qui peut, dans certains cas, par le niveau d’exigence et le sens du sacrifice que cela induit, s’avérer générateur de stress ».
Dans son article du 23 octobre, le journal suisse « Le Matin » précise que la tâche ne sera pas facile. S’attaquer au présentéisme dans un pays où le « contrat tacite entre entrepreneurs et employés peut se résumer à engagé pour la vie, corvéable à merci », s’avère très compliqué.
Employés comme dirigeants sont payés en fonction des heures passées au bureau, le plus salarial qu’elles apportent faisant partie intégrante de leur salaire. En outre, « le respect de la hiérarchie est tel qu’un employé peut difficilement partir tant que son supérieur direct est encore en poste », précise Shigeyuki Jo, consultant en Ressources Humaines.
Le présentéisme au Japon est pourtant contre-productif, et augmente le risque d’épuisement professionnel pouvant mener au décès. Les horaires imposés dans les entreprises nippones augmenteraient ainsi le risque de suicides, mais également de maladies cardiovasculaires et autres pathologies graves liées au stress, comme nous le précisions dans un article sur le « Karoshi »