Le 14 mars 2017, le Dr Philippe Rodet était l’invité de Christel Lambolez, journaliste pour « JobSféric », dans l’émission « Tendances RH », le nouveau rendez-vous qui aborde les pratiques innovantes RH au sein de l’entreprise. Après avoir présenté « Le management bienveillant », coécrit avec Yves Desjacques, la journaliste a interrogé le médecin, spécialiste des risques psychosociaux en entreprise :
Pouvez-vous nous faire un état des lieux actuel du stress en entreprise, et de l’état psychologique des salariés ?
« D’une manière générale on assiste à deux grands paramètres : une augmentation du niveau du stress. On sait qu’en 10 ans, on est passé de 40 % de personnes qui s’estimaient concernées, à 61 % à ce jour. On a donc une augmentation du pourcentage de personnes qui se sentent stressées.
En parallèle, on assiste à une baisse du désir, le désir de se dépasser, le désir de bien faire, le désir de réussir, qui s’illustre par une baisse de la motivation. Entre 2013 et 2014, le pourcentage de collaborateurs démotivés est passé de 40 à 52 %.
On a donc deux problèmes qui sont liés l’un et l’autre, et le but du management bienveillant, c’est d’essayer à la fois de baisser le niveau de stress, et de restaurer la motivation ».
La tendance aujourd’hui est au bonheur en entreprise. Pensez-vous vraiment que l’entreprise est un lieu qui doit favoriser le bonheur des individus ?
« Le bonheur est certainement très fort. Si déjà de temps en temps on avait des collaborateurs qui passent des petits moments qui puissent être très agréables en entreprise, cela serait très bien. Mais si on sait à quoi l’on sert, quel est le but de notre métier, si on a un peu d’autonomie, qu’on sent qu’on nous fait confiance, si un manager est capable de reconnaître ses maladresses, ça sera quelque chose d’extrêmement positif … ».