Tout d’abord un point personnel en guise d’amusement : j’ai la chance d’être franco-canadienne. Aussi, dès que ma fibre aux couleurs de l’érable peut vibrer, je suis… motivée et donc… moins stressée. Pourquoi alors, en parlant du stress et de la motivation, mon âme canadienne reprend-elle le dessus ? Tout simplement parce que l’histoire suggère de se tourner vers le Dr Hans Selye (même s’il est d’origine autrichienne). Ayant eu le bonheur, dans une autre vie, de travailler pour l’Office National du Film du Canada, je soulignerai également un formidable documentaire sur cet homme : « Pour l’amour du stress », réalisé par Jacques Godbout en 1990.
« Alors maintenant, quoi ? » pensez-vous si vous m’avez déjà accordé la grâce d’amorcer la lecture de ce deuxième paragraphe.
Et bien, je vous propose un saut dans ma deuxième vie (quid de la troisième ? Nous verrons…) : il se trouve que mon activité dans le vaste monde du coaching professionnel ( !) m’a conduite à créer un « Dictionnaire des coachings » (Dunod, 2007). Quelle motivation ? Proposer un ouvrage que j’aurais bien aimé trouver à l’époque où je me formais à ce métier puisque c’est bien d’un métier, d’une profession, dont il s’agit. Grâce au Professeur Pierre Angel, psychiatre, coach et responsable pédagogique du DES sur le coaching à Paris 8, voici qui est fait. Alors, que dit-on au registre du stress parmi les spécialistes de l’accompagnement professionnel ? Qu’il s’agit de le gérer, qu’il c’est une souffrance, qu’il peut aussi être un atout, qu’il est le pain quotidien du dirigeant, qu’il engendre le « coping » autrement dit, une réponse cognitive consciente ou inconsciente à une situation de stress élevé, qu’il mobilise nos émotions, qu’il est associé à la pression abyssale que le manager supporte au regard des attentes de ses N+1, de ses actionnaires, etc. ; enfin, que le stress isole. Nous pourrions allonger la liste, celle-ci pour l’instant me suffit !
Au regard de ce qui précède, que pouvons-nous faire, nous les coachs ? Réponse classique mais au combien réaliste : nous pouvons permettre à notre dirigeant stressé de co-construire avec nous sa solution, sa réaction à ces situations stressantes et, avouons-le parfois, destructrices. Pour ce faire, il s’agit de lui faire prendre conscience du fait que la motivation d’en sortir est portée par deux grandes stratégies : éviter de souffrir d’une part, aspirer à du plaisir d’autre part.. Comment faire ? D’une part, redéfinir le problème de manière claire et précise, tant les généralités biaisent l’interprétation.
La motivation se retrouve au carrefour de trois grands « routes nationales » : l’aspiration personnelle, la volonté managériale et l’ambition entrepreunariale. À partir de cette « carte », le coach doit comprendre où son client se sent le plus attiré et comment cette ambition est compatible avec les autres données de la situation.
Si le programme vous sourit, rendez-vous dans un prochain texte pour détailler les manières de parvenir à transformer ce stress en source de motivation. Je suis certaine que les promoteurs, entrepreneurs et créatifs parmi vous auront déjà saisi le message. Pour les autres, « affaire à suivre »…