Le 13 Juillet 2010, Philippe Rodet est intervenu à l’Université de Vienne, en Autriche, à l’occasion du Congrès international de l’IFOTES, organisme qui regroupe des structures de différents pays telles que « SOS Amitié » en France.
Le thème du Congrès était « Listening for Peace ».
Philippe Rodet, après avoir exprimé l’honneur qu’il éprouvait à intervenir dans ce cadre, a remercié les responsables de l’IFOTES de l’avoir invité avant d’aborder, pendant quarante cinq minutes, l’influence du stress sur la violence des adolescents.
Il a commencé par définir le stress en s’appuyant sur les propos d’un austro-hongrois de référence en la personne de Hans Selye.
En ce qui concerne les causes, il a parlé de causes lointaines, c’est-à-dire secondaires à des stress survenus durant la grossesse puis de causes génétiques : mutation du gène codant pour la MAO (Mono Amine Oxydase), dénommé MAO-A ou du gène DAT-1 impliqué lui dans le fonctionnement de la sérotonine. Il a insisté sur le fait que si les adolescents porteurs de ces mutations génétiques vivaient dans un milieu « difficile », ils étaient plus agressifs alors que si ceux-ci évoluaient dans un milieu structuré, ces jeunes avaient une évolution normale.
Enfin, il a abordé les causes contextuelles telles que la surcharge d’activité notamment chez les enfants perfectionnistes, la perte du vrai désir en faisant référence aux travaux d’Alice Miller, le temps de sommeil parfois insuffisant, les parents pessimistes ou qui peinent à faire la part des choses exerçant de ce fait une trop grande pression d’enjeu et…l’échec scolaire. Il a alors fait remarquer que l’échec scolaire est source de stress et que le stress est source d’échec scolaire.
Il a ensuite abordé les mécanismes du stress, expliquant alors pourquoi un phénomène initialement bénéfique peut devenir actuellement toxique.
Les conséquences du stress ont été abordées sous trois angles, en terme de santé tout d’abord (problèmes moraux, cardio-vasculaires, immunitaires…), en terme de résultats scolaires ensuite (étude de Gary Evans en 2009 menée aux Etats-Unis qui montre qu’un enfant victime de nombreux stress entre 0 et 3 ans aura un déséquilibre hormonal à l’adolescence qui réduira ses capacités intellectuelles) et enfin, en terme de performance sportive.
Philippe Rodet a ensuite fait part de son intérêt pour les travaux du Professeur Jean-Jacques Breton, professeur de psychiatrie canadien, à l’origine de travaux sur les « facteurs de protection ». Après avoir cité Jean-Jacques Breton « si on favorise ces facteurs de protection, les gens peuvent améliorer leurs capacités à faire face aux événements stressants », il a abordé quelques « facteurs de protection », susceptibles de diminuer le stress et donc l’agressivité : la présence d’objectifs dans la vie, la manière d’aborder les problèmes, le sens que le jeune donne à sa vie, la richesse des liens sociaux, les valeurs…
Philippe Rodet a ensuite présenté sept points en harmonie avec les « facteurs de protection » et destinés à améliorer le mieux être des adolescents :
– Aider à faire la part des choses, à relativiser
– Aider à trouver la voie de l’action pour ne pas subir
– Aborder les objectifs de l’adolescent dans sa vie…
– Encourager encore et toujours
– Savoir être plus positif que la logique le voudrait
– Transmettre de l’optimisme
– Aborder l’engagement
Une intervention suivie de forts beaux échanges avec la salle et conclue par de très longs applaudissements.