Un article paru sur le site du journal « Le Monde » le 28 mars 2016, intitulé « En Islande, la crise de 2008 a été aussi nocive que le tabac pour les nouveau-nés », révèle les résultats d’une récente étude qui aborde les conséquences du stress lié à la crise, sur la santé des nourrissons.
Arna Vardardottir, professeur de finance à l’Ecole de Commerce de Copenhague, a ainsi étudié les statistiques néonatales de son pays d’origine, l’Islande, afin de mesurer l’impact de la crise de 2008 sur la santé des bébés. « L’effondrement a été aussi brutal qu’inattendu, ce qui m’a permis de comparer les données de naissance des enfants nés avant la crise avec celles des bébés dont la mère était enceinte depuis un à trois mois au moment où le krach est survenu », précise-elle.
En Islande, la crise financière a en effet eu de lourdes conséquences. Le système bancaire s’est effondré, plongeant rapidement le pays dans le chômage et l’endettement, et provoquant alors un haut niveau de stress au sein de la population.
D’après les résultats de l’étude, les nouveau-nés islandais de la crise pèsent en moyenne 66 grammes de moins. Ils sont également plus nombreux à peser moins de 2,5 kg, tandis que les bébés de plus de 4 kg sont plus rares. Cette perte de poids est jugée inquiétante pour l’état de santé des bébés les plus fragiles, surtout lorsqu’ils sont nés prématurés. A titre de comparaison, le stress engendré par le deuil serait responsable d’une perte de poids de 23 grammes en moyenne chez le nouveau-né.
En revanche, Arna Vardardottir insiste sur le fait qu’une perte de poids de 66 grammes à la naissance correspond approximativement à celle engendrée par le tabagisme de la mère.
Le Dr Rodet abordait dans une précédente tribune « Crises, stress et dépressions », les effets des crises collectives, et les moyens de s’en protéger. Nous abordions dans un autre article les effets du stress chronique sur les crises financières.