Un communiqué publié sur le site du réseau info éducation « AMEQ en ligne » le 22 juin 2016, intitulé « Une étude confirme l’incidence du stress prénatal sur la santé mentale des enfants », aborde les résultats d’une récente étude menée au Canada, publiée dans la revue scientifique Journal of the American Academy of Child and Adolescent Psychiatry.
Des chercheurs de la Faculté de Médecine de l’Université d’Ottawa ont utilisé les données de l’étude Avon Longitudinal Study of Parents and Children, qui portait sur 14 000 femmes enceintes au Royaume-Uni depuis 1991. Les futures mères devaient répondre à un questionnaire évaluant 42 événements stressants, tels que le décès d’un proche, des problèmes financiers ou la perte d’un emploi. Plus tard, leurs enfants répondaient à des questions sur la présence de symptômes de la dépression au cours de leur adolescence.
Suite à l’analyse des résultats, l’équipe de scientifiques a découvert que les enfants dont la mère avait été exposée à des phénomènes entraînant un haut niveau de stress en début de grossesse, avaient 72% plus de risques de présenter des symptômes de dépression chronique tout au long de leur adolescence, peu importe le statut socio-économique et la santé mentale de la mère.
Le professeur Colman, directeur de l’étude, et son équipe, démontrent ainsi pour la première fois que l’exposition prénatale à un stress intense, quelque soit la santé mentale de la mère, a des conséquences sur le fœtus et le développement du cerveau.
« Nous désirons explorer l’hypothèse de la programmation fœtale selon laquelle tout ce qui vous arrive pendant que vous êtes dans le ventre de votre mère peut avoir des effets à long terme sur votre santé », ajoute le professeur. « Cette étude rappelle l’importance primordiale du soutien apporté aux femmes enceintes. Au chapitre des nouvelles rassurantes, il faut souligner la quantité croissante de données probantes selon lesquelles les effets du stress peuvent s’estomper ou disparaître si l’enfant grandit dans un environnement stimulant et sécuritaire ».
Nous évoquions, dans de précédents articles, les risques du stress prénatal sur la santé future de l’enfant : « Stress pendant la grossesse : enfants maladroits » ; « Stress au 3ème mois de grossesse et anorexie à l’adolescence » ; « La dépression durant la grossesse augmente un précurseur de l’hormone du stress chez l’enfant » ; « Le stress prénatal favoriserait le vieillissement cellulaire ».