On connaissait l’influence du stress sur les problèmes d’addiction. Des chercheurs en neurosciences ont aujourd’hui découvert par quels mécanismes dans le cerveau le stress poussait à l’augmentation de la consommation d’alcool. Un nouvel espoir dans le traitement des dépendances.
Les rongeurs stressés consomment plus d’alcool
Une équipe de chercheurs de l’Université de Pennsylvanie aux Etats-Unis s’est intéressée aux effets du stress sur la consommation d’alcool. Ils ont pour ce faire étudié le comportement de rongeurs soumis à un stress important, et ont constaté que les rats stressés choisissaient de consommer de l’alcool en grande quantité, plutôt que de l’eau sucrée. Dans son communiqué, le site des professionnels de santé « Santé Log » précise que « des rongeurs exposés au stress présentent une réponse affaiblie de la dopamine induite par l’alcool, et vont donc avoir tendance à consommer plus d’alcool ».
Par quels mécanismes le stress pousse-t-il à la consommation ?
Les résultats l’étude, publiés dans la revue Neuron, révèlent ainsi que le stress, en modifiant l’équilibre et l’activation de plusieurs types de neurones dans la région tegmentale ventrale (dont les neurones dopaminergiques, neurotransmetteurs qui modulent l’humeur), pousse à l’augmentation de la consommation d’alcool. Dans le cerveau, la région tegmentale ventrale est au centre du système de récompense, impliqué dans les dépendances. L’auteur principal de l’étude, le Dr John Dani, précise que « sous l’effet du stress, un ensemble spécifique de neurones normalement inhibiteurs, deviennent excitateurs, altèrent la réponse aux substances par un mécanisme de « protection », ce qui incite à l’augmentation de la consommation ».
Une découverte majeure dans le traitement des addictions
Les scientifiques démontrent qu’en bloquant chimiquement les récepteurs de l’hormone du stress, la consommation d’alcool n’augmente pas chez le rongeur. « Les effets négatifs liés aux signaux excitateurs peuvent être corrigés par un produit chimique qui va restaurer les circuits altérés à la normale et calmer les neurones dopaminergiques », ajoute l’auteur. En comprenant par quels mécanismes le stress perturbe le circuit de la récompense, les chercheurs espèrent pouvoir mettre au point de nouveaux traitements efficaces contre l’alcoolisme et la toxicomanie chez l’homme.
Nous abordions dans un article la récente découverte de nouveaux neurones dans l’aire tegmentale ventrale du cerveau…