Dans son émission radio « On s’y emploie » sur France Info le 1er janvier 2017, le journaliste Philippe Duport interviewait le Dr Philippe Rodet :
« Quelles sont les bonnes résolutions que l’on peut raisonnablement prendre aujourd’hui, sans craindre de les abandonner face au boulot de tous les jours ? »
Le Dr Philippe Rodet répond qu’il est important de se fixer des objectifs, et c’est surtout en début d’année qu’on peut le faire efficacement
Un psychologue d’origine hongroise disait « Le but fournit l’énergie de la vie ». Si on a un but et si on augmente son sentiment d’efficacité personnelle, c’est à dire sa capacité à penser que l’on peut réussir, dans ce cas, on peut aller chercher son objectif et on sera plein d’énergie.
« Avec ses collègues et ses collaborateurs, quels types de bonnes résolutions peut-on prendre pour améliorer le climat ? »
« Ça peut être d’exprimer davantage de gratitude, on sait qu’il faut le faire, mais parfois on a tendance à ne pas le faire suffisamment. Or, la gratitude est un vecteur d’émotions positives, qui va diminuer le niveau de stress…
On peut aussi encourager ses collaborateurs. Les encouragements diminuent considérablement le niveau de stress, de 30 % chez l’homme et de 40 % chez la femme, selon une étude canadienne.
Si l’on est un petit peu maladroit, le fait de reconnaître ses maladresses va également permettre de diminuer les émotions négatives.
En augmentant les émotions positives et en diminuant les émotions négatives, on va diminuer le stress de façon significative, on va renforcer la créativité, on va améliorer les relations entre les individus, et on va même aller jusqu’à réparer d’éventuelles lésions induites par le stress au niveau de l’immunité ».
« Quels types d’habitude peut-on mettre en place pour que la barrière entre vie personnelle et vie professionnelle soit un peu plus étanche ? »
« Si l’on veut faire en sorte de prendre du recul, il faut s’investir sur autre chose, il faut aller chercher une cause d’intérêt général dans laquelle on a envie de s’engager. Consacrer quelques minutes à une personne sans abri, ou aider son voisin ou sa voisine un peu âgé qui est en difficulté par exemple.
Dans une période où l’individualisme est roi et quand on ne vit que pour soi, on a tendance à être moins bien, à consacrer énormément d’importance à ce qui nous concerne, et c’est trop.
Une étude du printemps 2016 a démontré que des relations de qualité entre personnes sont puissamment protectrices du stress, on connait maintenant les deux hormones qui en sont responsables, et pourquoi elles agissent sur le stress.
On peut finalement repenser à la belle phrase de Hans Selye ; l’homme qui a décrit la réaction du stress chez l’être vivant « le meilleur traitement du stress, c’est l’engagement dans une cause d’intérêt général, ainsi s’opère une forme d’altruisme égoïste ». Quand on fait quelque chose pour les autres, on se protège soi et on va trouver la voie du bonheur ».