Le Ministère du Travail vient de diffuser ses analyses via la DARES (Direction de l’Animation de la Recherche, des Études et des Statistiques), à propos de l’impact des changements organisationnels sur la dépression des salariés. Ils posent la question suivante : est-ce que la participation des salariés favorise leur protection face au risque dépressif ?
Nos entreprises vivent fréquemment des changements organisationnels qui ne sont pas sans conséquences sur le moral de leurs salariés : restructuration, déménagement, rachat, plan de licenciement, etc. Quatre salariés sur dix ont vécu au moins un changement organisationnel en 2013.
Cette étude montre qu’il est très clair que les salariés ni écoutés, ni informés, présentent le plus grand risque de souffrir d’un symptôme dépressif : 1,87 fois supérieur à la normale. À l’inverse, les salariés qui ont été écoutés dans ces changements organisationnels paraissent être les mieux protégés : leur risque de souffrir d’un symptôme dépressif est 1,47 fois inférieur à la normale.
Le pouvoir d’agir, facteur clé de protection en situation de changement organisationnel
En effet, les salariés qui subissent ces changements sans ressentir la possibilité d’intervenir dans ces changements, montrent une plus grande fragilité mentale en conséquence. Le fait le plus intéressant à ce sujet est qu’être consulté sans être écouté s’avère être plus destructeur que d’être simplement informé sans être consulté. Cela montre à quel point il peut être délicat de demander l’avis à ses collaborateurs sans le suivre par la suite.
La réorganisation du travail ou l’insécurité de l’emploi, premier facteur de stress au travail en Europe
D’après une enquête d’opinion réalisée par l’Agence européenne pour la santé et la sécurité au travail (EU-OSHA), la réorganisation du travail ou l’insécurité de l’emploi constituent le pire facteur de stress au travail en Europe, devant la charge de travail, le harcèlement et le manque de soutien de ses collègues et supérieurs.
En 2013, 21 % des salariés affirmaient « vivre des changements imprévisibles et mal préparés » dans leur travail, et 24 % ont déclaraient « craindre pour leur emploi dans l’année qui vient ». Si certains affirment « craindre pour leur emploi », ce n’est forcément la perte de leur emploi qui les inquiète le plus, mais surtout la dégradation de leurs conditions de travail.
Comment agir en amont de changements organisationnels ?
Si des changements organisationnels s’annoncent dans votre entreprise, pensez à informer vos collaborateurs très en amont. Impliquez-les autant que possible dans les décisions, et écoutez leurs avis, ainsi vous protégerez leur santé mentale.
Ils pourront ainsi se sentir acteurs des grandes décisions de leur entreprise, et continuer à évoluer dans un cadre professionnel qui leur correspondra.
Pour retrouver l’étude publiée par la DARES, cliquez ici.