Dans un article du 23 novembre, le journal « L’Humanité» parle du livre « Le management bienveillant ».
Certes, l’article est critique et il laisse à penser que la notion de bienveillance s’inscrit dans le sillage de la campagne du Président de la République mais il est très intéressant.
« Le management bienveillant » n’est pas né grâce à Emmanuel Macron.
Le livre est paru en février 2017 et a donc été écrit en 2016 avant que le candidat à l’élection présidentielle aborde ce thème. D’ailleurs, une tribune sur ce sujet intitulée « Face à la contagion du stress, propageons la bienveillance » date même du 27 avril 2014.
En revanche, il y a bien un penseur cité à la fois par Emmanuel Macron et dans « Le management bienveillant », c’est Paul Ricœur. Nous le citons page 55 au sujet de la nécessité de la liberté d’action : « l’amputation du pouvoir d’agir, c’est de la souffrance ». Mais, comme le précise l’article, Paul Ricoeur avait été interviewé dans « L’Humanité» en… 1994 !
Le principal reproche fait au livre : « Le management bienveillant « …
Le principal reproche fait au livre est de vouloir agir à la fois sur la santé et sur la productivité. Ce reproche, je l’accepte, il est juste. Dans mon métier premier, la médecine d’urgence, j’ai vu mourir des personnes à cause d’une véritable souffrance au travail liée à des comportements malveillants. Dans mon métier d’urgentiste, j’ai également pu mesurer la souffrance des personnes privées d’emploi. Cela m’a marqué à jamais et je rêve de pouvoir agir sur ces deux composantes.
En revanche, je ne pense pas que la bienveillance soit « une vertu naturelle », je l’imagine plus dans le sillage de Thomas d’Aquin qui traduit à merveille la notion de volonté inscrite dans la bienveillance ou encore d’Emmanuel Kant qui explique que « la bienveillance est un devoir d’Humanité».