L’équipe de recherche de Jared Martin, chercheur à l’Université de Wisconsin à Madison aux États-Unis, vient de mener une étude sur les relations entre sourire et stress. Elle a été publiée la semaine dernière et a été notamment reprise par le Times.
Est-ce que tous nos sourires sont synonymes de joie et de plaisir ?
Tout d’abord, ils ont tenté de définir les différentes façons de sourire, et sont arrivés à les classer en trois catégories. En effet, tous n’expriment pas forcément la joie et la bonne humeur !
La première catégorie était le sourire d’affiliation. Dans ce cas cette expression faciale montre que nous ne sommes pas une menace. La seconde catégorie était le sourire de récompense, que l’on adresse à une personne parce qu’elle nous rend heureux. Enfin, ils ont catégorisé un sourire de dominance, que l’on va manifester pour vanter sa position supérieure.
Des variations du niveau de stress ressenti en fonction du « type » de sourire
Les chercheurs ont mis en place le protocole suivant : 90 étudiants devaient donner une présentation orale face à une webcam, avec pour juges d’autres camarades de classe. En réalité, les réactions des « juges » montrées aux participants étaient des sourires préenregistrés exprimant soit l’affiliation, la récompense ou la dominance.
L’équipe de Jarod Martin s’est rendu compte qu’un sourire de récompense réduisait le stress des personnes visées par ce sourire, alors qu’à l’inverse un sourire de dominance avait tendance à augmenter leur niveau de stress, et ce même longtemps après leur discours.
Le rôle de la variabilité du rythme cardiaque
Par ailleurs, les étudiants dont le rythme cardiaque variait le plus manifestaient des réactions physiologiques plus importantes aux différents sourires. Ils y étaient donc plus sensibles, ce qui est important socialement pour réagir de façon opportune.
Or, ces chercheurs affirment que l’obésité, la dépression ou encore l’anxiété interviennent sur notre rythme cardiaque, notamment en réduisant notre variabilité du rythme cardiaque. Nous pouvons alors dans ce cas être moins sensibles à ces signaux. Jared Martin le formule ainsi : « ces choses que nous portons en nous changent notre façon de percevoir le monde ».
Cette étude nous montre combien un sourire « de domination » peut destabiliser et stresser, notamment dans la durée. À l’inverse, un sourire bienveillant, « de récompense », a des effets très positifs, y compris sur le niveau de stress. Pensez-y, n’hésitez pas à sourire à votre entourage lorsque vous êtes fier d’eux, vous leur ferez du bien !
Retrouvez l’article publié sur le Times en cliquant ici.