Entreprise & Carrières consacre quatre pages au management bienveillant. L’article consacré à l’interview du Dr Philippe Rodet et de son collaborateur Clément Leroy a pour titre : « La bienveillance, un dopant de la motivation ». Comment la bienveillance peut-elle générer de la motivation ? Quels sont les différents retours d’expérience des managers ayant franchi le pas ?
Des techniques managériales en pleine évolution
Le « management by stress », comme le nomme la journaliste, Lys Zohin, a fait son temps. Alors qu’il constituait la norme dans les années 80 pour aller chercher des résultats, on cerne aujourd’hui bien les limites de ce type de management très dur, et l’alternative possible pour inverser cette tendance aujourd’hui nette : le stress ne fait qu’augmenter, tandis que l’engagement s’effondre. Comme le précise dans son interview le Dr Philippe Rodet : « Si on en parle, c’est que le management bienveillant peut jouer sur ces deux paramètres : la hausse du stress et la baisse de l’engagement ».
Une démarche bienveillante efficace, qui demande cependant du temps
Chez un client du Cabinet fondé par le Docteur Philippe Rodet, un institut de sondage a remarqué qu’après près de 4 années à former les managers au management bienveillant, le niveau de motivation des collaborateurs de ce Groupe avait atteint les 51% là où la moyenne nationale était seulement de 28% ! Les effets de ces pratiques sont donc longs à obtenir, en revanche ils sont très nets. Le médecin urgentiste ajoute : « la mise en oeuvre d’un management bienveillant doit d’abord s’appuyer sur une impulsion venue ‘‘du haut’’ ». En effet, si le Comité Executif de l’entreprise porte ce message, il sera nettement plus suivi par l’ensemble des collaborateurs de l’entreprise.
Différents leviers pour augmenter la motivation et diminuer le niveau de stress
Le Dr Philippe Rodet rentre ensuite dans les détails des pratiques managériales synonymes de bienveillance. Aider à voir le sens, fixer des objectifs au bon niveau et ainsi permettre à ses collaborateurs d’entrer dans un « état de flow » pour reprendre les travaux de Mihaly Csikszentmihalyi, trouver le juste niveau d’autonomie ou encore encourager et exprimer de la gratitude. Différents moyens de limiter les tensions dans son équipe, tout en améliorant l’engagement de chacun.
Différents retours d’expérience pour mettre en relief ces principes
Clément Leroy, psychologue cogniticien, illustre les différentes étapes de transition pour passer d’un style de management peu empathique au management bienveillant. Certains managers pensent qu’il est encore possible d’aller chercher de la performance grâce au stress. La recherche nous montre que lorsque l’on augmente le stress de nos collaborateurs, les résultats stagnent ou chutent dans 9 cas sur 10. Il est temps que ces pratiques disparaissent. Clément Leroy met également en avant l’importance de la discipline pour manager avec bienveillance : impossible de dicter des comportements sans être soi-même exemplaire. Enfin, il souligne que notre travail, en partie grâce à l’état de flow, peut être un formidable moteur pour notre bien-être et notre épanouissement. C’est bien là tout l’enjeu du management bienveillant.
Retrouvez l’intégralité de ces interviews réalisées par Lys Zohin, publiées dans le numéro 1399 d’Entreprise & Carrières sorti le 17 septembre 2018, en cliquant ici (magazine payant).