D’après les résultats d’une enquête réalisée par Malakoff Humanis, l’absentéisme en 2021 avec 38% de salariés arrêtés est plus important qu’en 2020.
En parallèle, le baromètre de la gestion des accidents du travail/maladies professionnelles du Cabinet d’audit BDO montre qu’en 2020, 51% des entreprises ont été concernées par des arrêts de travail pour stress, dépression et burnout alors qu’il n’y en avait que 36% en 2019.
Les craintes de plus de la moitié des dirigeants d’entreprise de voir les arrêts de travail augmenter les deux prochaines années semblent donc tout à fait fondées.
Quelques causes…
Il y a, bien sûr, le Covid. D’après le baromètre Malakoff Humanis, 12% des arrêts pour maladie prescrits en 2021 sont liés au Covid contre 6% en 2020.
Toujours liés au Covid, il y a les troubles psychiques induits, directement ou non, par cette maladie. Ils représentent 17% en 2021 contre 15% en 2020.
Il y aussi les troubles psychiques d’autres origines que le Covid. Le baromètre de la gestion des accidents du travail/maladies professionnelles du Cabinet d’audit BDO vient de publier des résultats qui interpellent : en 2020, 51% des entreprises ont été concernées par des arrêts de travail pour stress, dépression et burnout alors qu’il n’y en avait que 36% en 2019.
Quelques pistes au niveau sociétal…
Avoir un management bienveillant au niveau sociétal…
Nombre de salariés sont courageux et préfèrent travailler ! En effet, si les prescriptions d’arrêt de travail sont plus nombreuses en 2021 qu’en 2020, il convient de remarquer qu’un quart des arrêts ne sont pris que partiellement ou pas du tout. Des résultats qui rappellent les propos d’Antoine Char, dans le journal « Métro » de Montréal: « Au pays des 5 semaines de congés payés et des 35 heures de travail par semaine, les Français ont malgré tout un rapport passionnel au travail. Ce n’est pas seulement un gagne-pain, comme dans bon nombre de pays anglo-saxons. C’est un mode de vie ».
Peut-être serait-il opportun d’expliquer aux salariés l’importance de leur engagement au travail dans l’essor du pays, de leur exprimer de la considération, de l’empathie, de la reconnaissance…
Inviter tout un chacun à se protéger des effets du stress…
A travers de vastes campagnes destinées à des publics d’âges différents. On a bien des campagnes contre le tabagisme, l’alcoolisme ou la drogue, pourquoi ne pas en imaginer d’orientées vers le bien-être ? Cela ne pourrait qu’améliorer l’efficacité de celles destinées à diminuer la consommation d’alcool, de tabac ou de drogue.
Maintenir des gestes barrières…
Il est intéressant de constater que lorsque ceux-ci sont respectés, les absences pour les maladies infectieuses habituelles (grippe, rhume…) sont passés de 30 à 25%.
Quelques pistes au niveau de l’entreprise…
Alléger au maximum les missions non essentielles…
Il s’agit là de réduire le plus possible le nombre de reportings et de réunions. Il ne s’agit bien sûr pas de les supprimer mais de prendre le temps de se poser la question de ce qui est essentiel et de ce qui ne l’est pas. Au sujet des réunions, celles qui sont maintenues sont limitées en temps au mieux.
Non seulement, les salariés vont gagner du temps et donc de la sérénité mais surtout pourront se consacrer à des actions plus intéressantes en mesure d’augmenter leur motivation.
Avoir un management bienveillant en entreprise…
Celui-ci se traduisant par une baisse du niveau de stress et une augmentation de l’engagement ne peut qu’être bénéfique. La diminution du stress favorise la santé et l’engagement aide à se focaliser sur les projets que l’on souhaite voir se réaliser diminuant ainsi l’impact d’un contexte général anxiogène. Cela parait évident mais mérite d’être souligné
Maintenir des liens sociaux de qualité surtout en télétravail…
Le travail à distance à des avantages et notamment un niveau de fatigue moindre en raison d’un plus petit nombre de déplacements. En revanche, les liens sociaux sont dégradés, le collectif de travail ne peut plus jouer son rôle protecteur. Ceci est d’autant plus utile chez les personnes qui vivent seules. Utiliser le temps gagné par l’absence de déplacements pour échanger avec les salariés en travail à distance me semble judicieux.
Bien gérer les arrêts de travail…
Si le salarié en accepte le principe, prendre des nouvelles de celui-ci quand l’arrêt est long. Il ne s’agit pas de lui demander avec insistance quand il compte reprendre, ce serait indécent, mais de lui montrer que l’on s’intéresse à lui, avec empathie. Ce sera peut-être aussi le moyen de comprendre une des difficultés liée à la reprise et de voir comment on peut la contourner pour le bien de toutes les parties.
Optimiser le retour à l’emploi…
Si l’arrêt de travail a été long, le retour à l’emploi se prépare avec le salarié afin d’optimiser les chances de succès. Il faut accepter l’idée qu’au tout début, le salarié ne disposera pas de toutes ses capacités ; le lui dire va le rassurer et l’aider à retrouver ses repères. Il sera alors opportun de mettre en relief la progression du salarié, si ce n’est de jour en jour, de semaine en semaine.
En conclusion… non à la simplicité, oui au rêve !
L’absentéisme est multifactoriel et penser le réduire de manière simple est donc souvent peu efficace et plus en mesure de transformer l’absentéisme en présentéisme, encore plus couteux et déstabilisant pour l’entreprise.
Oui, au rêve ! Je rêve qu’à la lecture de ce texte, un dirigent d’entreprise ou un directeur des ressources humaines s’engage à réfléchir aux moyens de réduire le nombre de reportings à ceux qui sont essentiels et de limiter les réunions.