Dans sa tribune de début d’année sur le site de ressources humaines, Focus Rh, Philippe Rodet aborde la difficulté de trouver le temps de se comporter de manière bienveillante. Combien de fois, n’entendons-nous pas en effet l’argument du manque de temps.

Il est juste que les comportements bienveillants demandent du temps. La seule question à se poser est de savoir si le temps investi initialement est, à un moment, récupéré. Si l’on en croît le DRH d’un Groupe côté en bourse, l’écart entre le temps utilisé et le temps récupéré est positif :  « Prendre le temps d’expliquer, ce n’est pas perdre du temps, c’est en gagner ».

Il est donc essentiel de trouver des gisements de temps afin de pouvoir amorcer un cercle qui ne pourra être que vertueux.

 

Ou allons-nous pouvoir récupérer du temps afin de pouvoir amorcer la spirale vertueuse des comportements bienveillants ?

Utiliser le temps gagné par un moindre nombre de déplacements…

Tout d’abord, il y a le temps gagné au niveau des transports en raison du passage d’un système totalement présentiel à un mode hybride fait d’une part d’activité en présentiel et une part en distanciel.

Ne conserver que les reportings qui sont essentiels…

Il y a également le temps que l’on peut gagner en réduisant le nombre de reportings à ceux qui sont essentiels. Il ne s’agit bien sûr pas de les supprimer mais d’en réduire le nombre de manière significative.

Réduire le nombre de réunions et les limiter dans le temps…

Des réunions qui commencent à l’heure pile – et non cinq minutes en retard le temps que tout le monde s’installe – réduites en nombre et à la durée optimisées seraient une belle source de gain de temps.

Les cinq minutes de retard, assez classiques dans notre pays, multipliées par le nombre de personnes présentes, multipliées par le nombre de réunions… montrent qu’il y a des marges significatives.

Récupérer les temps inactifs induits par les vexations…

Des comportements parfois maladroits génèrent des frustrations. Le collaborateur va alors utiliser son énergie et son temps à analyser le niveau de mépris du propos, ce qu’il a ressenti, ce qu’il va mettre en œuvre pour ne plus subir cela… Parfois, il va en parler à des collègues et démobiliser tout un chacun ; la perte de temps sera majeure.

Eviter les pertes de temps liées aux arrêts de travail pour raisons de santé.

Un climat riche d’incompréhensions, de tensions, va favoriser les problèmes de santé et donc les arrêts de travail. En outre, les tensions contribuant à altérer la motivation, l’arrêt de travail sera encore plus à portée de main.

Eviter les pertes de temps liées au présentéisme…

Souvent, en essayant de lutter de manière basique contre l’absentéisme, on génère du présentéisme, le problème est que le présentéisme est plus couteux que l’absentéisme. Des personnes qui viennent travailler sans être en mesure de se concentrer sur leur mission vont produire un travail de moindre qualité dont on comprend aisément pourquoi il sera source de pertes de temps.

Prendre le temps d’être bienveillant, c’est gagner du temps !

Vous l’avez compris, prendre le temps d’être bienveillant, c’est comme prendre le temps de semer un champ, c’est un investissement ; c’est accepter de consacrer du temps à une qualité de relations pour en gagner davantage ensuite. En outre, prendre le temps d’être bienveillant, c’est consacrer du temps à la compréhension, à l’appropriation et donc à la mobilisation des salariés.